Cette année, le QG du FAB porté à ébullition par les artistes et habitants de la Fabrique Pola, ne s’activera pas. La crise sanitaire est un débordement. Le « PPRI », une chimère. Porte close rive droite, La Fabrique Pola est plongée temporairement dans une inhabituelle inhospitalité. Grille fermée mais yeux grands ouverts, elle vous invite ici, en plein centre, à explorer les mondes qui s’offrent et s’ouvrent entre les barreaux de la grille des anciennes archives de Bordeaux. Une immersion qui nécessite un pouvoir d’abstraction, illustrant sans doute la tentative de chacun au quotidien, « à faire comme si » la menace n’existait pas.
Au bout de la grille, à droite, une astuce fédératrice quasiment improvisée qui s’applique à contourner, à déplacer l’empêchement. À la Fabrique Pola, travailler l’art du déplacement ou intégrer l’absolue nécessité de l’agilité, on connaît. À force, nos corps défendants se sont acclimatés à la douche écossaise. Ces apparitions vidéo à saisir ouvrent les portes sur les profondeurs de la mer Egée, les gestes de Simone, des visages enfouis sous les rides, un déluge artificiel, un tramway qui passe, des lieux disparus, un autre tramway qui passe. Entrez, c’est fermé.